mardi 23 avril 2024

Agriculture intelligente:
Le défi de nourrir l’avenir !

Nous avons souvent tendance à associer la technologie aux grandes métropoles urbaines, à la finance ou à l’aéronautique, et à penser que les métiers de la terre en sont privés. L’image de l’agriculteur fauchant son blé manuellement a pourtant fait son temps et les agriculteurs sont aujourd’hui en majorité des professionnels hyperconnectés utilisant des équipements à la pointe de la technologie.

L‘Agri5.0 est un nouveau domaine qui rompt avec les contraintes des pratiques agricoles actuelles et examine la relation entre la production alimentaire et le changement clima tique. Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agricultu re (FAO), il y aura deux milliards de bouches supplé mentaires à nourrir d’ici 2050, mais les surfaces cultivables ne pourront augmenter que de 4%. Pour nourrir l’humanité, il ne s’agit pas tant de cultiver plus mais de cultiver mieux.

La question clé de l’Agriculture 5.0 est de savoir comment nous pouvons améliorer les systèmes alimentaires pour répondre aux futures demandes mondiales tout en atténuant les impacts négatifs du changement climatique. Serons nous en mesure de nourrir près de 10 milliards de personnes d’ici 30 ans alors qu’on retire aux agriculteurs des outils comme le glyphosate ou les semences traitées ?

applications de l’intelligence artificielle en agriculture

Le défi de nourrir l’avenir est souvent considéré dans le contexte d’une population mondiale croissante et d’un nombre croissant de consommateurs de la classe moyenne exigeant des régimes alimentaires plus gourmands en ressources.

Agriculture 5.0 (une nouvelle ère dans l’agriculture) est une série d’innovations qui abordent ces défis de front, en mettant l’accent sur la réduction du gaspillage alimentaire, une meilleure gestion des ressources en terre et en eau, et la création de systèmes plus résilients qui protègent l’environnement.

L’agriculture se tourne vers les technologies d’intelligence artificielle pour aider à produire des récoltes plus saines, contrôler les parasites, surveiller le sol et les conditions de croissance, organiser les données pour les agriculteurs, aider à la charge de travail et améliorer un large éventail de tâches liées à l’agriculture dans l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement alimentaire.

SYSTÈME de surveillance de la santÉ des sols et des cultures

Le type et la nutrition du sol jouent un rôle important dans le type et la qualité de la culture. Or, en raison de la déforestation, la qualité des sols se dégrade d’année en année.

Une start-up basée en Allemagne, a développé une application basée sur l’IA qui peut identifier les carences en nutriments dans le sol et détecter les parasites et les maladies des plantes. Cette application utilise une technologie basée sur la reconnaissance d’images et permet aux agriculteurs l’amélioration de la qualité de la récolte et la restauration de la qualité des sols.

Système activé par l’ia pour détecter les parasites

Les parasites sont parmi les pires ennemis des agriculteurs car ils endommagent les cultures. Les systèmes d’IA utilisent des images satellite et les comparent avec les données historiques. Dès qu’ils détectent la présence d’insectes et de parasites, ils envoient des alertes sur les smartphones des agriculteurs afin qu’ils puissent prendre les précautions requises pour lutter contre les ravageurs.

Un tracteur entièrement autonome

Le fabricant d’équipements agricoles John Deere a annoncé le lancement au cours de l’année 2022, de son tracteur “capable de labourer les champs, d’éviter les obstacles, de semer des cultures avec une intervention humaine minimale”. Ce dernier combine l’apprentissage automatique avec les fonctions de guidage automatique alimentées par GPS de l’entreprise. Il est par ailleurs pilotable à distance via une application pour smartphones.

les risques de l’ia

Néanmoins, l’IA est loin d’être une solution miracle : elle pourrait en fait contribuer au réchauffement climatique.

En effet, la formation d’une intelligence artificielle est un processus énergivore. D’après l’article « Energy and Policy Considerations for Deep Learning in NLP » l’empreinte carbone de la formation d’une seule IA peut atteindre 284 tonnes d’équivalent de dioxyde de carbone, soit cinq fois les émissions à vie d’une voiture moyenne. Ces données s’ajoutent à l’impact environnemental déjà substantiel de la technologie informatique.

De plus, pour que les pays en développement profitent des avantages de l’IA et améliorent leur sécurité alimentaire, il faudra qu’ils aient l’infrastructure nécessaire à l’accès à Internet et qu’ils enseignent aux professionnels comment utiliser la technologie.

Enfin, l’IA peut coûter cher. Les agriculteurs pourraient s’endetter et ne seront pas en mesure d’entretenir eux-mêmes la technologie. Ainsi, ceux qui ne peuvent pas sécuriser l’accès à la technologie perdront face aux grandes fermes qui peuvent mettre en œuvre l’IA à grande échelle.

conclusion

L’IA s’avère donc une solution intéressante face aux enjeux de l’agriculture. En effet, le marché de l’IA appliquée à l’agriculture pesait déjà près de 518,7 millions de dollars en 2017 et devrait croître de plus de 22,5% par an en moyenne pour atteindre 2,5 milliards de dollars d’ici 2025.

Cependant, les coûts environnementaux de l’IA devront être réduits avant d’étendre la technologie à l’échelle mondiale. Certains chercheurs travaillent déjà au développement d’une métrique standard pour encourager les innovateurs à créer un traitement de données respectueux de l’environnement.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *